En 2005, les acteurs du Plan Rhône Saône, parmi lesquels l’État, ont affirmé une triple ambition pour le fleuve : prévenir les inondations, améliorer la qualité environnementale du fleuve et assurer un développement économique pérenne. Cette stratégie de développement durable autour du fleuve et de sa vallée, qui a conduit à de nombreuses réalisations, nécessitait des connaissances solides sur le Rhône et un diagnostic partagé des enjeux à relever.
Depuis 12 ans, l’Observatoire des Sédiments du Rhône contribue à la construction de cette connaissance commune du fleuve. Depuis le Lac Léman, jusqu’à la Camargue, les chercheurs observent, mesurent, expliquent la manière dont les sédiments circulent dans le fleuve et comment les formes fluviales évoluent. Ils évaluent les effets des sédiments sur la biodiversité et la diffusion des pollutions, ou encore leur incidence lors des crues. Cette démarche de recherche appliquée, qui mobilise notamment les chercheurs de la Zone Atelier Bassin du Rhône, est relativement atypique à l’échelle d’un grand fleuve comme le Rhône. Elle bénéficie du soutien du Plan Rhône Saône, de ses partenaires, et repose sur la coopération entre les chercheurs et les acteurs des territoires rhodaniens. L’OSR est un outil utile à l’échelle du fleuve pour accompagner des projets de plus en plus ambitieux pour la restauration du bon potentiel écologique. Il permet également d’améliorer la gestion à la source des polluants transportés par les sédiments. Il est enfin nécessaire pour s’adapter aux changements climatiques et hydrologiques qui commencent à montrer leurs effets sur le fleuve, en imaginant de nouvelles stratégies de gestion.
C’est un riche panorama des acquis scientifiques de l’OSR que nous proposent aujourd’hui les chercheurs. Cette synthèse peut servir de référence pour l’ensemble des acteurs politiques, techniques et scientifiques qui œuvrent pour le Rhône et sur les problématiques de gestion sédimentaire des grands fleuves. Elle fournit des enseignements utiles à la gestion sédimentaire de barrages, à la restauration d’environnements favorables à la biodiversité, à la compréhension des processus lors des inondations et à la diminution des flux de polluants. Ce bilan a d’ores et déjà permis de redéfinir collectivement une nouvelle stratégie de recherche appliquée en regard des enjeux sociaux, économiques et environnementaux que les acteurs du fleuve vont devoir gérer à l’avenir.
